Alésia

Perché sur ses remparts, le jeune chef gaulois

Observe dans la rosée, l’ennemi qui s’installe là.

Il scrute tous ces soldats qui creusent, coupent et façonnent

Ces milliers qui agissent, unis comme un seul homme.

Mais quel pouvoir secret anime leur volonté

Qui jusque dans la mort se bat en rang serrée ?

Quelle puissance uniforme, qui parle d’une seule voix

Organise, discipline et toujours marche au pas ?

Ils enchainent la nature, l’immuable, le sacré

A l’écrit de leurs lois que le marbre garde gravé.

Ils comptent construisent et nomment, jusqu’au moindre caillou

Délimitent la terre, étiquettent, quadrillent tout.

Ils bâtissent des villes dont le sol est en pierre

Des monuments immenses presque tous similaires.

L’eau jaillit de statuts au cœur de leurs maisons

Dont il semble parfois qu’elle soit chaude et sente bon.

Et leurs terribles machines qui crachent tout genre de feux

Art suprême de cette race d’avides industrieux

Finit là de broyer mes courageux guerriers

Et de forger les chaines de notre chère liberté.