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La-poesie-du-pouvoir

Chant de Prométhée

 

Le temps passe et je prends l’entière mesure des muses

Leur beauté capricieuse, leurs enivrantes effluves

Et quittant les ténèbres, je grimpe vers ce haut lieu

Lentement il est vrai, pour y voler le feu

 

Que je rapporterai à de méchantes brebis

Afin que ces vilaines, laides comme des harpies

Puissent écarter les loups et seules s’en protéger

Vivre fières et debout et se dire libéré

 

Puis seul je supporterai la suprême colère

Loin des muses que j’aime tant, loin du beau, loin du clair

Loin de tous, enchainer, par un dieu en fureur.

 

A l’immortel Olympe j’ai préféré la vie

De ces hommes faibles et sales mais riches d’un infini

Cet infini espoir qu’ils portent tous dans leur cœur.

Prométhée, Pierre Paul Rubens (1577-1640)

Prométhée, Pierre Paul Rubens (1577-1640)

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